Je venais de sortir, profitant du soleil qui caressait ma peau, quand je me suis dirigée vers le ruisseau pas loin d’ici. Je repensais à Gabriel et à cette soirée passée à écouter les histoires de la meute, des récits qui m’avaient émue jusqu’au plus profond de moi-même.
Mais alors que je m’approchais de l’eau, une silhouette est sortie des bois, me bloquant le passage. C’était Derek, un membre de la meute connu pour son caractère impétueux. Ses yeux lançaient des éclairs, une colère que je ne lui avais jamais vue.
« Derek, » j’ai commencé, essayant de masquer mon inquiétude. « Quelque chose ne va pas ? »
Il s’est avancé, son regard sombre fixé sur moi. « Je ne comprends pas comment Gabriel peut te laisser te promener librement, comme si tu étais une des notres. »
Je reculais, surprise et un peu effrayée par son ton. « Je… Je ne vois pas le problème, Derek. »
« Tu n’es pas l’une des nôtres, Allison, » il a lâché avec mépris. « Ta place n’est pas ici. Tu ne devrais pas être avec Gabriel. »
Ses mots m’ont frappée de plein fouet. Je savais que j’étais différente, que je n’appartenais pas vraiment à leur monde. Mais je ne m’attendais pas à une hostilité aussi crue. Je me sentais comme une intruse, une étrangère tentant de comprendre un monde qui n’était pas le sien.
La douleur et le choc m’ont laissée sans voix. Sans un mot, je me suis détournée et ai marché aussi vite que possible, loin de Derek, ses paroles résonnant dans ma tête.
La journée, qui avait commencé sous de bons auspices, prenait maintenant un goût amer, laissant mon cœur lourd et mon esprit perturbé.
Secouée par la confrontation avec Derek, j’ai décidé que j’avais besoin d’un break. Je suis retournée en ville, là où je me sentais un peu plus à mon aise, entourée d’humains.
J’ai appelé Lisa, une amie de longue date, et lui ai proposé de sortir. Lisa, toujours partante, a sauté sur l’occasion. On a choisi de se retrouver dans notre boîte de nuit préférée, un endroit où j’avais passé tant de soirées avant de rencontrer Gabriel.
« Lisa, ça fait un bien fou de te voir, » ai-je dit en m’asseyant à côté d’elle dans un coin sombre du club.
Son sourire était contagieux. « Toi aussi, Allison. On dirait que t’as besoin de te changer les idées. »
La soirée s’est déroulée entre danses et éclats de rire, mais petit à petit, j’ai commencé à boire un peu trop, essayant d’oublier ce que Derek avait dit, la douleur que ça m’avait causée.
Puis, un type s’est pointé, un peu trop sûr de lui, commençant à me draguer sans finesse, ignorant complètement mes refus.
« Allez, viens, » insistait-il, se collant dangereusement à moi. « On pourrait s’éclater ensemble. »
Alors que je m’apprêtais à le rembarrer, une silhouette familière est apparue derrière lui. C’était Gabriel, son visage fermé traduisant une colère froide. D’un geste précis, il a attrapé le dragueur par le col et l’a repoussé avec une force tranquille.
« Elle n’est pas intéressée, » a-t-il dit d’une voix qui ne tolérait aucune réplique, ses yeux d’or fixés sur l’importun.
L’homme a levé les mains en signe de capitulation et s’est éclipsé, clairement intimidé par Gabriel.
Se tournant vers moi, Gabriel a laissé transparaître son inquiétude. « Ça va, Allison ? » a-t-il demandé.
J’ai acquiescé, encore secouée. « Oui… merci, Gabriel. »
Il s’est assis à côté de moi, et soudain, malgré la tension, je me suis sentie enveloppée d’une sécurité réconfortante. Son sourire était une lueur d’espoir dans la nuit, un rappel que, malgré tout, il était là.
« Je ne voulais pas que tu sois seule ce soir, » a-t-il murmuré, sa présence apaisant les vagues de mon cœur tumultueux.
Cette soirée, censée être une échappatoire, avait pris un tournant inattendu. Les paroles de Derek m’avaient blessée, mais l’intervention de Gabriel m’avait rappelé la force de notre lien. Peut-être, malgré les différences, malgré les défis, y avait-il une place pour moi dans ce monde – à ses côtés.
Gabriel et moi, nous étions deux mondes à part, unis par un sentiment plus fort que tout. Et même si l’avenir était incertain, une chose était claire : tant qu’on serait ensemble, on pourrait faire face à n’importe quelle tempête.
Lui tenant la main, je me suis permis de croire en nous, en notre avenir. La route serait sans doute semée d’embûches, mais notre amour était notre boussole, nous guidant à travers l’obscurité.
Alors que la musique battait son plein autour de nous, ce moment de tranquillité entre Gabriel et moi était un havre de paix. Peut-être que ce n’était pas si mal, après tout, de trouver refuge dans la complexité de nos mondes entremêlés.
Cette nuit-là, sous les lumières clignotantes de la boîte de nuit, j’ai compris que, peu importe les confrontations, les doutes ou les peurs, notre amour était une force inébranlable. Avec Gabriel à mes côtés, je me sentais prête à embrasser tout ce que la vie nous réserverait.