Chapitre 3 : Proximité Grandissante
Du point de vue de Clara
Le projet sur lequel Sullivan m’avait intégrée était ambitieux. Nous devions concevoir une nouvelle collection pour un client prestigieux, et l’enjeu était énorme. Les jours devinrent des nuits, et les heures de travail s’allongèrent sans fin. Mais étrangement, je ne ressentais pas la fatigue. Travailler aux côtés de Sullivan, découvrir ses méthodes et son génie créatif, me donnait une énergie nouvelle.
Un soir, alors que le bureau se vidait peu à peu, Sullivan et moi restions les seuls à travailler. La lueur douce des lampes de bureau créait une ambiance feutrée et intime. Nous étions plongés dans nos croquis quand il brisa le silence.
« Vous avez des idées intéressantes, Clara, » dit-il en examinant l’un de mes dessins.
« Mais vous pouvez pousser encore plus loin. N’ayez pas peur de sortir des sentiers battus. » »Merci, monsieur Reynard. J’essaie de m’inspirer de votre style, mais parfois j’ai l’impression de manquer de créativité. »
Il s’adossa à sa chaise, ses yeux perçants scrutant mon visage.
« La créativité ne peut pas être forcée. Elle doit venir naturellement, souvent dans les moments les plus inattendus. »
Je hochai la tête, réfléchissant à ses paroles. Nos regards se croisèrent et je sentis un frisson me parcourir. Il y avait quelque chose dans son regard, une intensité qui me troublait.
Du point de vue de Sullivan
Regarder Clara travailler était fascinant. Elle avait une passion brute, une soif d’apprendre qui me rappelait mes propres débuts. Mais il y avait plus que cela. Une connexion étrange, quelque chose de palpable dans l’air.
« Il se fait tard, » dis-je finalement. « Pourquoi ne pas prendre une pause ? »
Elle acquiesça, reconnaissante. Nous nous dirigeâmes vers la petite cuisine de l’entreprise, où je préparai deux tasses de thé. Le silence entre nous était confortable, une rareté que j’appréciais de plus en plus.
« Comment avez-vous commencé dans le design ? » demanda-t-elle soudainement, brisant la quiétude.
Je pris une gorgée de thé avant de répondre.
« Par accident, en quelque sorte. J’ai toujours aimé dessiner, créer. Mais c’est la perte de ma femme qui m’a vraiment poussé à m’investir complètement. Le design est devenu une échappatoire, une manière de donner un sens à ma douleur. »
Elle me regarda avec une compassion non feinte, et pour la première fois depuis longtemps, je sentis le besoin de me confier.
« Je suis désolée pour votre perte, » dit-elle doucement.
Du point de vue de Clara
Il y avait tant de douleur dans ses yeux, et pourtant, il continuait à avancer, à créer des choses magnifiques. Mon admiration pour lui grandit encore.
« Je ne peux pas prétendre comprendre ce que vous avez traversé, mais je suis honorée de travailler avec quelqu’un qui transforme sa douleur en quelque chose de beau. »
Sullivan sourit légèrement, et pour un instant, l’homme derrière le masque de PDG apparut.
« Merci, Clara. Vos paroles comptent plus que vous ne pouvez l’imaginer. »
Nos mains se frôlèrent en saisissant nos tasses de thé, un contact bref mais électrisant. Je retirai ma main rapidement, mais l’intensité de ce simple geste laissa une trace indélébile dans mon esprit.
Du point de vue de Sullivan
La manière dont Clara me regardait, avec cette compréhension et cette douceur, éveillait des sentiments que j’avais longtemps réprimés. Je pris une décision impulsive, mais nécessaire.
« Clara, voulez-vous voir quelque chose de spécial ? » demandai-je.
Elle hocha la tête, intriguée. Je l’emmenai dans mon bureau personnel, une pièce remplie de souvenirs, de dessins et de projets personnels. Au centre, une grande maquette de notre nouveau projet.
« C’est ici que je trouve mon inspiration, » expliquai-je. « Chaque objet, chaque dessin a une histoire. »
Elle s’approcha, fascinée. Nos épaules se touchèrent alors que nous observions la maquette. L’intimité de l’instant était palpable, chaque respiration, chaque mouvement semblait amplifié.
« Vous êtes incroyable, » murmura-t-elle, ses yeux brillants d’admiration.
Sans réfléchir, je pris sa main, mes doigts se refermant doucement autour des siens. Elle ne recula pas, et je sentis une chaleur familière se propager en moi.
« Clara… » commençai-je, mais mes mots se perdirent alors que nos regards se fixaient, l’intensité de l’instant parlant pour nous.
Du point de vue de Clara
Mon cœur battait la chamade alors que je sentais la chaleur de sa main dans la mienne. C’était comme si le monde entier s’était rétréci, laissant place à un espace où seuls Sullivan et moi existions.
Il se pencha lentement vers moi, ses lèvres effleurant les miennes dans un baiser doux, hésitant. Je répondis, mes bras s’enroulant autour de son cou. Le baiser se fit plus intense, plus urgent, et toute la tension accumulée trouva enfin son exutoire.